La Naturopathie
La naturopathie, en tant qu’expression moderne des médecines naturelles, a une histoire qui lui appartient : c’est celle de l’hygiène vitale et de ses lois. De toute évidence, elle prend ses racines dans le deuxième courant de la médecine, celui qui considère l'Homme plus que la maladie et envisage celle-ci comme le résultat de déséquilibres internes bien plus que comme le résultat d’une atteinte venant de l’extérieur.
Médecine de l'éducation
Mais, avant tout, la naturopathie est une « médecine de l’éducation ». Elle part du principe que chacun étant responsable de sa santé, nous devons nous informer et apprendre à gérer le capital dont nous disposons. C’est pourquoi le programme de cure ne vient qu’en dernière étape de la consultation qui est destinée à expliquer au patient ce qui se passe en lui, comment il en est arrivé à sa situation présente et quels sont les moyens qu’il va mettre en œuvre lui-même pour rééquilibrer sa santé. Aucune évolution positive ne peut se passer de cette étape d’explication et d’éducation, aucun changement ne peut survenir sans la conviction du patient qu’il va être le maître d’œuvre de sa santé.
Cette manière de considérer la santé est loin d’être évidente pour la majorité de nos contemporains, habitués qu’ils sont à s’en remettre au médecin chez qui ils viennent rechercher la pilule magique. La médecine, depuis longtemps mais avec une insistance toute particulière au cours du dernier siècle, a joué de ce pouvoir qu’elle s’adjuge et ne tient pas à partager. Cette attitude, et la conception d’une « maladie-fatalité » qui l’accompagne, nous renvoient à l’aube de l’humanité et à sa « médecine-magie »…
Médecine généraliste
La naturopathie moderne peut se définir comme la « médecine généraliste » par excellence, celle qui s’intéresse à tous les domaines de la santé mais doit savoir faire appel aux autres techniques, ou orienter ses patients vers ces techniques, quand cela se révèle nécessaire. Un naturopathe n’est pas plus chirurgien qu’ostéopathe !
Il n’y a pas de dogme en naturopathie mais simplement des bases de raisonnement. Elle ne rejette rien des découvertes de l’anatomie et de la physiologie dans lesquelles elle voit la confirmation de ses raisonnements, à savoir que l’organisme humain fonctionne dans une symbiose de ses « niveaux », mental, émotionnel et physiologique, que l’interrelation prédomine et qu’il est impensable de vouloir « soigner » un organe ou faire disparaître un symptôme sans se préoccuper de l’ensemble.
Enfin, elle considère que les avancées de la physique quantique sont à prendre en compte parce qu’elles nous confirment que l’Homme n’est pas simplement un organisme, ni même une « unité psychosomatique », mais aussi que la certitude acquise par ces découvertes (nous sommes constitués « d’énergie ») nécessite que l’on se préoccupe de ce niveau supplémentaire sans lequel aucun équilibre durable ne peut être envisagé.
Le rééquilibre dans l’alimentation et le mode de vie, la complémentation nutritionnelle pour combler les évidentes carences en micronutriments, la phytothérapie, l’aromathérapie, et bien d’autres moyens naturels sont les bases de l’approche naturopathique de la maladie et de la santé. Rien ne peut s’envisager, en matière de santé, si les conditions naturelles dans lesquelles notre organisme peut s’épanouir ne sont pas réunies. Nos besoins concernant les apports nutritionnels sont parfaitement connus (bien qu’ils soient totalement bafoués par l’industrie agroalimentaire et, même, par la diététique et la médecine conventionnelles) ; la naturopathie postule qu’il ne sert à rien de « soigner » une maladie dont on connaît les causes alimentaires si ces causes ne sont pas modifiées ! Il en va de même dans tous les domaines de l’hygiène de vie : boisson, exercice physique, rythme de vie, de travail et de repos… Avant de soigner, ou en soignant, remettre en ordre ce qui ne va pas est la priorité et le seul moyen d’envisager un véritable retour à l’équilibre.
Pour résumer l’approche naturopathique, quelques idées-clés :
- La maladie n’est pas une fatalité, elle survient lorsque les conditions internes d’un organisme l’exigent.
Ces conditions internes sont physiques et/ou physiologiques et/ou biochimiques et/ou émotionnelles et/ou énergétiques ; tous les niveaux doivent être envisagés. - Les réactions de l’organisme (ce que nous appelons la maladie) ne doivent pas être simplement supprimées ; elles sont le chemin du rééquilibre : par exemple un état inflammatoire, infectieux, une fièvre ou une manifestation allergique…
- Ce qui précède concerne ce que l’on peut nommer la « maladie-épisode ». Celle qui se manifeste puis disparaît. Toute intervention « suppressive » qui ne permet pas à cet épisode d’aller au bout de son action d’adaptation et de se conclure par un rééquilibre, conduit, un peu plus chaque fois, à la « maladie-état » A terme, cette maladie-état amène l’individu à la lésion qui ne répond plus qu’à une médecine substitutive.
- Ainsi, la maladie ne peut être considérée comme un ennemi mais bien au contraire comme le signe du retour à la santé !
- De la même manière, les microorganismes appelés populairement « microbes » ne sont pas non plus des agresseurs mais des collaborateurs pour ce retour à l’équilibre de la santé. Vouloir les détruire, même d’une manière « naturelle », est une fausse bonne idée, exactement l’inverse de ce qu’il convient de faire.
- En conséquence de ce qui précède, il nous faut « accompagner » la maladie-épisode et participer au travail des « microbes » sans l’entraver. Les techniques naturelles de santé (nutrition, nutrithérapie, phytothérapie, aromathérapie, oligothérapie, homéopathie et autres thérapies énergétiques…) doivent s’envisager et s’employer avec cette compréhension.
- Le seul acteur du retour à l’équilibre est l’individu concerné. Le thérapeute, quel qu’il soit, n’est là que pour informer, proposer une nouvelle orientation…, pas pour intervenir, encore moins pour « guérir »
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André ROUX